Jude Alessandra Morisson } 100 %

Le soleil allait bientôt se coucher. Des rideaux blancs flottaient au grès du vent qu’une fenêtre grande ouverte laissait entrer. La pièce était grande, lumineuse et il y régnait une atmosphère apaisante. Près de la fenêtre, une fantastique bibliothèque de la longueur du mur se dressait jusqu’au plafond. A vue d’œil, elle contenait facilement un millier de livres. Sur le mur adjacent, une petite porte menait à une salle de bain blanche et dorée. Adossé au même mur, un bureau majestueux trônait fièrement et présentait à ceux qui le regardaient un amoncellement de papier, de livre et de partitions. Le long de ce toujours même mur, plusieurs instruments de musique étaient entreposés ou accrochés. On pouvait facilement reconnaitre un violon, deux guitares et dans une vitrine, une flûte traversière accompagné d’un harmonica. Le reste du mobilier n’avait pas réellement de grande importance, si ce n’est le lit qui se trouvait collé au mur qui faisait face à celui du bureau, la petite porte menant à un fabuleux dressing et le magnifique piano à queue noire se trouvant au centre de la pièce. Devant ce piano, une jeune femme aux longs cheveux blonds, vêtue d’une robe noire et violette * faisait courir ses longs doigts de porcelaine sur les touches d’ivoires, jouant inlassablement les airs les plus connut de la musique classique. Cependant, la jeune femme ne pouvait s’empêcher de réinterpréter plusieurs fois son air préféré Für Elise de Ludwig van Beethoven. Cette personne au teint blanchâtre et à la beauté envoutante était Arica Vactrish. Cette pièce était sa chambre. Lorsqu’elle fini pour une énième fois son morceau fétiche, la Vampire se leva, faisait virevolter le tissus qui couvrait son corps et se dirigea vers la fenêtre pour la fermer. La jeune femme resta quelques minutes sans bouger, observant l’extérieure. Elle enviait tous ces vampires qui pouvaient se balader sous la lumière du jour alors qu’elle devait rester enfermer dans la maison, se cloitrant généralement dans sa chambre, et devait attendre la tombé du jour pour enfin pouvoir prendre l’air et chasser. Arica fixa le soleil couchant de ses yeux bleu azur jusqu’au moment où celui-ci disparut. Elle sourit. La jeune femme fit demi-tour et avança rapidement vers la porte de sa chambre. Elle sortie de la pièce et d’une démarche fière, se dirigea vers le salon. Lorsqu’elle entra dans la pièce, une dizaine de vampire se tournèrent vers elle. Arica leur sourit à contrecœur. Ils l’aimaient tous mais elle n’arrivait plus à les supporter. Elle voulait Killian, simplement Killian. La jeune femme fut tirée de ses pensées par Dorian qui entrait dans la pièce. Elle lui sourit radieusement. Son père était la seule personne qui la réconfortait en ce moment. Mais Arica devrait peut-être avoir à le trahir… Elle frissonna. Soudain, son estomac se tordit. L’appel de la faim… La jeune femme posa une main sur son ventre et adressa à qui voulait l’entendre, à savoir toutes les personnes de la pièce, qu’elle allait chasser et qu’elle invitait quiconque dont l’estomac criait famine à l’accompagner. A chaque fois que la princesse ouvrait la bouche, tout le monde arrêtait ce qu’il faisait simplement pour l’écouter. Tous redoutaient surtout les colères de la jeune femme si elle se sentait en retrait… Un vampire se leva et pris la jeune femme par le bras. Arica lui sourit et l’entraina vers le bois à proximité du manoir. Il est vrai que la princesse vampirique avait du mal à supporter la cour de Dorian, mais quelques uns étaient fort sympathiques, il fallait l’avouer, et le vampire qui accompagnait Arica en faisait partie. Tout en discutant, les deux immortels s’enfonçaient de plus en plus dans la forêt. Bientôt, le ciel était totalement caché par les épais feuillages. Ils étaient arrivés. La chasse pouvait commencer. Lâchant le bras de son acolyte, la jeune femme remonta les manches de sa robe et huma l’air. Reflex bien inutile, vu que son odorat n’était pas réellement plus développé que celui d’un vulgaire humain… La vampire arrivait tout de même à discerner l’odeur d’un groupe d’humain à l’Est et de quelques animaux au Nord. L’homme qui accompagnait la princesse attendait sa décision. Cependant, en certaines situations, Arica n’aimait pas imposer ses choix. Elle se tourna donc vers l’homme et de sa voix cristalline, elle lui demanda :

- Humain ou Animal ?
- Comme bon vous semblera.
- Il m’est égal de choisir le repas.
- Et bien dans ce cas, que diriez-vous d’un humain ?
- Avec joie.
- Ils sont à l’Est n’est-ce pas ?

La princesse acquiesça avec un semblant de rire. Les deux créatures se remirent rapidement en marche. Après cinq minutes, ils avaient repérés les humains. Humant une nouvelle fois l’air, Arica eut le plus de mal à ne pas bondir immédiatement sur la femme qui se trouvait tout près d’elle. La faim lui faisait tourner la tête et perdre les sens… Mais elle devait attendre, attendre que l’un d’eux s’éloigne et seulement à ce moment là elle pourrait goutter au doux liquide rougeâtre qui alimentait la vie de ce qu’elle avait été autrefois… Une humaine. Il se passa presque une heure avant qu’un des humains ne s’éloigne. C’était un homme de vingt-cinq ans environs. Il s’était arrêté pour admirer une colonie de champignons… Fatal erreur. Avec un rire enivrant, la jeune femme apparue à l’humain. Quand il la vit, il cru certainement rêver… Arica aimait voir l’expression de terreur mêlé à de la fascination dans le regard des pauvres gens dont elle allait se nourrir. Usant de ses charmes, la jeune femme se retrouva bientôt à quelques centimètres de l’homme. Elle l’empoigna par le bras et lorsqu’elle dévoila ses crocs, il voulut hurler mais il n’en eut pas le temps, Arica s’abreuvait déjà de son sang. Une fois qu’elle fut rassasiée, elle laissa tomber le corps encore à moitié plein sur le sol. L’autre vampire arriva alors et vida le sang que l’homme avait encore en lui. S’essuyant la bouche du revers de la main, Arica proposa à son camarade de retourner jusqu’au manoir…. Une fois là-bas, la princesse blonde prendrait par à de nombreuse conversation, lirait certainement un livre et plus tard dans la nuit, on lui demanderait certainement de jouer un air ou deux. Ainsi se déroulait la pluparts des journées de la belle Arica Vactrish.