| Le jardin d'éden.. [Aleesha & Peter ]

C’est vraiment une sensation désagréable que je ressentais à ce moment même. J’étais entourée de trois jeunes femmes complètement hystériques, dans le salon. Elles dansaient autour de moi, au rythme de la musique, incroyablement bien. Elles étaient belles, sexy et vraiment sociables ; un peu trop à mon goût. Il y a parfois des choses que je ne comprends pas. Je suis venue ici dans un premier temps pour l’argent. Dans un second temps pour m’ouvrir aux autre et me faire remarquer pour mon travail et pourtant… J’agissais exactement comme il ne fallait surtout pas : je continuais à rester dans mon coin, en espérant que l’on ne me remarque pas et lorsqu’une âme charitable s’intéressait enfin à ma petite personne, je trouvais encore le moyen d’être agacée. Je voulais juste qu’on me foute la paix… Je décidais il y a quelques jours seulement de ça, de m’afficher au grand public, de faire parler de moi et mes bonne résolutions, quelques jours seulement après mon entrée dans la maison s’envolaient déjà en fumée…

Fumée ? L’envie de me cramer une cigarette se faisait de plus en plus oppressante. Je n’avais pas envie d’envoyer sur les roses les trois jeunes femmes qui faisaient en sorte de m’intégrer à elle et pourtant, j’avais encore plus envie de m’éclipser en douce… c’est ce que je fis après leur avoir offert un sourire qui sonnait faux, incroyablement faux. Je sortie de la danse sans même un regard pour elles trois, me dirigeant vers la sortie, avec plus qu’une seule idée en tête : allumer une cigarette et m’allonger dans l’herbe. Je voulais à tout pris être seule et surtout, qu’on ne vienne pas me déranger dans ma solitude, par pitié !

Changement de programme. Certes j’étais de nature solitaire, certes, j’aimais ma tranquillité et j’étais sortie dans le but de me retrouver seule mais j’étais avant tout une femme… Une femme face à un bel homme. Du moins, un homme que je jugeais très attirant depuis mon arrivé dans la maison des secret. Je mis ma réserve de côté et j’avançais à pas de souris vers le bel étalon, décidée à faire sa connaissance, persuadée que se ne serais de toute manière, pas lui qui viendrait à ma rencontre. Il était de dos et j’observais un nuage de fumer au dessus de lui. Je sortis mon paquet de cigarette ainsi que mon feu et décidais qu’il était le moment de l’allumer. Je le fis. Quelques secondes seulement plus tard, j’étais installée près de lui et je le regardais avec insistance, sans pour autant me montrer entreprenante ni même gênante. Je détournais finalement mon regard de lui puis le plongea dans le vide, droit devant moi, mes mains posées sur mes genoux légèrement pliés en direction de ma poitrine. Je me remémorai son regard profond. Je ne l’avais encore jamais vu d’aussi prêt et une chose est sûr, je n’étais pas déçue du résultat. La première impression est souvent bonne non ? En tous les cas, cette fois-ci elle l’avait été. Je tirais une bouffée avant de laisser ressortir la fumée d’entre mes lèvres légèrement tremblante. Il fallait à présent que je parle n’est-ce pas ? C’était la suite logique de cette situation dans laquelle je m’étais aventuré volontairement non ?

« Je suis Aleesha. »

Silence. C’était drôle cette manière qu’on les gens de discuter avec des inconnus avec beaucoup de facilité… Moi, je trouvais ça vraiment difficile et le peut de fois que j’abordais quelqu’un pour la première fois, vous pouvez être sûr que je me trouvais ridicule. Une fois encore, c’était le cas. Je repris la parole, en le regardant de côté, fuyant malgré tout son regard, tentant de me montrer un minimum entreprenante. J’avais décidé d’entamer la discussion, je devais à présent assumer.

« Je peux connaitre ton prénom ? »

Banal mais efficace. Rien de tel que de connaitre le prénom de son interlocuteur, ça faciliterait peut être la discussion… la discussion ? Je ne m’étais même pas poser la bonne question : Est-ce que ma présence l’importune ? Je me reprise rapidement et m’adressais de nouveau à lui, précipitamment, sans lui laisser le temps de répondre.

« J’espère au moins que je ne t’importune pas, n’hésite pas à me le dire, personnellement, je n’aime pas beaucoup qu’on m’embête pendant mes instants de tranquillité. »

Cette première approche se termina avec un sourire. Un sourire qui cette fois-ci, ne sonnait pas faux.